IVG dans la Constitution : un Tournant Historique au Sénat

Le Sénat, traditionnellement perçu comme conservateur, a marqué l’histoire en votant pour l’inscription de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) dans la Constitution française, une décision saluée comme un signe d’évolution sociétale et politique.

Dans un mouvement historique, le Sénat français, dominé par la droite et le centre, a adopté le projet de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution, révélant une évolution notable dans le paysage politique français. Cette initiative, soutenue également par les voix de gauche, souligne un changement d’attitude au sein du parti Les Républicains (LR), traditionnellement perçu comme conservateur.

L’historien Jean Garrigues, président du Comité d’histoire parlementaire et politique, analyse ce vote comme une réponse à la pression exercée par l’opinion publique et les électeurs, et comme une tentative des sénateurs LR de se défaire de leur image conservatrice. Selon Garrigues, cette démarche est également le résultat d’une prise de conscience de l’importance de ne pas rester figé sur une image passéiste, ainsi que de l’évolution de la composition du Sénat, notamment en termes de féminisation.

Ce vote s’inscrit dans un contexte où le président Emmanuel Macron et la gauche apparaissent comme les principaux bénéficiaires, soulignant une certaine dualité dans le paysage politique français, où les questions sociétales peuvent transcender les clivages traditionnels. La simplicité et la clarté du projet de loi ont été des facteurs clés facilitant son adoption, rappelant des réformes emblématiques telles que la loi Veil sur l’IVG en 1974 et l’abolition de la peine de mort par Robert Badinter.

Cette décision historique du Sénat met également en lumière les divergences au sein de la droite française, notamment entre le Rassemblement National (RN), qui a voté pour le projet, et Reconquête, qui s’y est opposé, illustrant les tensions entre différentes visions conservatrices au sein de la société française.

L’adoption de cette réforme constitue un moment clé dans le processus de modernisation de la Constitution française, démontrant qu’il est possible de réviser la Constitution sur des sujets sociétaux majeurs, même en présence de chambres parlementaires de couleurs politiques différentes. Ce vote prépare le terrain pour une adoption définitive par le Congrès, marquant ainsi une étape significative dans l’évolution des droits sociaux en France et reflétant un progressisme de la société française sur les questions sociétales.

Jean-Yves FRIXON

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