L’Évolution du marché foncier en Guadeloupe : entretien exclusif avec le Président de la SAFER

Le marché foncier en Guadeloupe est un sujet d’importance cruciale, influençant non seulement l’agriculture, mais aussi le développement de l’île. Pour mieux comprendre les enjeux et les mécanismes en jeu, nous avons eu l’occasion d’interviewer Monsieur Rodrigue TREFLE, le Président de la SAFER Guadeloupe.

L’interview a débuté avec une question sur l’engagement personnel de Monsieur TREFLE dans l’agriculture en tant qu’exploitant agricole, où il produit de la volaille, et plus encore. La discussion a rapidement évolué vers les défis actuels auxquels sont confrontés les agriculteurs en Guadeloupe.

Monsieur TREFLE a évoqué l’inflation des prix des intrants agricoles, notamment en raison de la situation en Ukraine, qui impacte les coûts de production locaux. Il a souligné la dépendance de la Guadeloupe à l’extérieur pour de nombreuses ressources et a plaidé en faveur d’une révision du modèle agricole pour une meilleure maîtrise des coûts de production.

L’interview a également abordé la récente agitation autour de la SAFER Guadeloupe. Monsieur TREFLE a expliqué que cette agitation était due à un dossier spécifique impliquant un candidat qui n’a pas été retenu pour l’acquisition de terres. Il a souligné le rôle collégial de la SAFER dans la prise de décision, impliquant plusieurs acteurs, y compris les syndicats agricoles et la Chambre d’Agriculture.

Un point central de l’interview a été la préemption des terres agricoles. Monsieur TREFLE a expliqué que la SAFER intervient lorsqu’un propriétaire veut vendre un bien agricole. La SAFER a un droit de regard sur le projet d’acquisition pour s’assurer qu’il est conforme aux intérêts agricoles de l’île. Cette mesure vise à éviter la spéculation foncière et à promouvoir l’installation d’agriculteurs.

Le Président de la SAFER a également abordé la question des loyers pour les terres agricoles. Les prix des loyers sont régis par un arrêté préfectoral en Guadeloupe et dépendent de la production. Par exemple, les GFA (Groupements Fonciers Agricoles) permettent de louer 10 hectares pour un maximum de 2000 euros par an, favorisant l’accès à la terre pour les agriculteurs.

Dans cette première partie d’émission le Président de la SAFER Guadeloupe a évoqué les efforts pour stabiliser la consommation des espaces agricoles et récupérer les friches, notamment grâce à une commission d’aménagement en foncier. Cette mission vise à remettre en production les terres mal exploitées ou en friche, un défi crucial pour l’avenir de l’agriculture guadeloupéenne.

Deuxième partie de l’émission Face à la Presse

Dans la deuxième partie de l’émission, le Président de la SAFER Guadeloupe, Rodrigue Trèfle, a abordé de nombreux sujets liés au foncier agricole en Guadeloupe. Au cours de cette deuxième partie de l’émission, plusieurs points clés ont été discutés, mettant en lumière les défis et les solutions pour l’agriculture locale.

Problèmes du foncier agricole en Guadeloupe

L’un des problèmes majeurs est l’approche patrimoniale adoptée par de nombreux propriétaires de terres agricoles. Au lieu de considérer ces terres comme des outils de production, ils les voient comme un héritage familial ou un bien à spéculer. Cette approche entrave la location de terres aux jeunes agriculteurs.

Répartition du foncier

En Guadeloupe, environ 25% du territoire est dédié au foncier agricole, tandis que le reste appartient à l’État, au département ou est constitué de forêts protégées. Le Conseil départemental est également un acteur clé de la détention de terres agricoles, ayant acquis des terres après la fermeture des usines sucrières.

Le rôle des Groupements Fonciers Agricoles (GFA)

Les GFA ont été créés pour protéger le foncier agricole et faciliter la transmission des terres aux nouvelles générations. Cependant, ces groupements font face à des problèmes tels que la sous-location, les terrains en friche et les dettes de fermage importantes.

L’accès des jeunes agriculteurs au foncier

Rodrigue Trèfle souligne l’importance de permettre aux jeunes agriculteurs d’accéder aux terres agricoles pour développer l’agriculture locale et garantir la souveraineté alimentaire. Il encourage une collaboration entre tous les acteurs du secteur agricole pour atteindre ces objectifs.

Choix des cultures et compétitivité

Il est essentiel de planter des cultures en fonction de la demande locale tout en restant compétitif en termes de prix pour éviter l’importation de produits étrangers.

Démarche pour les jeunes agriculteurs

Les jeunes agriculteurs peuvent contacter la SAFER Guadeloupe pour obtenir un terrain agricole, que ce soit par achat ou par location via les GFA. La SAFER peut également intervenir en tant qu’intermédiaire dans les négociations foncières.

Construction d’habitations

Les constructions d’habitations sur des terres agricoles sont généralement autorisées uniquement si elles sont justifiées par une nécessité liée à l’exploitation agricole, comme la présence constante requise pour certaines cultures.

Délais de réponse

Une fois qu’un terrain est mis en vente, la SAFER a généralement deux mois pour répondre à la notification du notaire.

Évolution du marché foncier

Le marché foncier en Guadeloupe est sujet à la spéculation, ce qui peut parfois rendre difficile l’acquisition de terres à des prix raisonnables.

Importance de la consommation locale

Rodrigue Trèfle souligne l’importance de soutenir la production locale pour contribuer au développement de la population locale et à la création d’emplois.

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