Au Cœur des débats agricoles de Guadeloupe : perspectives et revendications

Dans une édition récente de « Sa Moun Ka di », diffusée sur ETV, le paysage agricole de la Guadeloupe a été au centre des discussions, animées par le présentateur Alain Thimalon. Avec des interviews de marque, tels que Patrick SELLIN, Président de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe, Madame Gabrielle Louis-Carabin, maire de la ville du Moule, Grégory TITUS du Syndicat agricole Coordination rurale Guadeloupe, et l’historien Raymond GAMA, l’émission a abordé les défis, les revendications et les perspectives de l’agriculture guadeloupéenne.

Un Combat pour une Rémunération Juste

Au cœur des échanges, la rémunération des producteurs de canne à sucre a dominé les débats. Patrick SELLIN a souligné l’importance d’une reprise des négociations pour une rémunération équitable, sans pour autant compromettre les conditions économiques et techniques du secteur. La proposition d’une revalorisation de 12 € de la tonne de canne sans condition de richesse a été mise sur la table, reflétant la gravité de la situation que connaît la filière.

La Souffrance des Planteurs

Gabrielle Louis-Carabin a mis en lumière la souffrance des planteurs, insistant sur la nécessité d’ouvrir des négociations pour éviter un blocage total du secteur. Elle a rappelé que, malgré les succès de l’année précédente, une population de planteurs plus importante et déterminée réclame une juste rémunération.

Mobilisation et Revendications Claires

Grégory TITUS, représentant la voix des agriculteurs au sein de la Coordination Rurale, a parlé d’une forte mobilisation des planteurs autour de revendications claires et simples. Les planteurs demandent une augmentation du prix de la tonne de canne et le gel des conditions de richesse, afin de préserver leur trésorerie et d’assurer la pérennité de leurs exploitations.

Un Regard Historique

Raymond GAMA a apporté un éclairage historique sur les problématiques actuelles. Il a critiqué le système de profit qui, depuis la départementalisation en 1946, a favorisé les industriels au détriment des agriculteurs locaux. Il a également souligné l’importance d’une réforme agraire, évoquant les luttes historiques pour la préservation de la surface agricole utile et dénonçant les intérêts personnels qui ont souvent prévalu sur le bien commun.

Vers une Solution Indépendante

La question de l’indépendance a été soulevée comme une possible solution aux problématiques du secteur agricole guadeloupéen. Une réorganisation de la production, basée sur des principes non capitalistes, a été proposée comme alternative pour assurer un développement agricole durable et équitable en Guadeloupe.

Les débats dans l’émission « Sa Moun Ka di » révèlent les tensions profondes et les défis significatifs auxquels fait face le secteur agricole en Guadeloupe. Entre revendications pour une juste rémunération, nécessité de réformes structurelles, et aspirations à une autonomie accrue, les voix des acteurs du secteur agricole guadeloupéen résonnent fort, appelant à des changements significatifs pour un avenir plus durable et équitable.

Article: Jean-Yves FRIXON
Interviews: Alain THIMALON
Image et montage: Laurent MURPHY

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