Alerte Rouge: Crises d’eau, épidémie et meurtres mystérieux en Guadeloupe

Dans l’archipel des Caraïbes, sur l’ile aux belles eaux, les habitants de la Guadeloupe et de ses dépendances sont une fois de plus confrontés à des crises d’approvisionnement en eau qui rappellent de douloureuses périodes passées. Il y a 15 jours, un acte de sabotage a gravement endommagé une canalisation principale en Guadeloupe, privant ainsi la moitié de la population d’accès à l’eau potable pendant plus de deux semaines. Cette situation désastreuse rappelle de manière troublante les incidents survenus à la Désirade dans les années 90, où des réparations douteuses et un manque de maintenance ont conduit à des problèmes de santé publique majeurs.

Crise de l’Eau à la Désirade : Conflits, Négligences et Épidémies en Guadeloupe

L’affaire de la Désirade est une série de crises de santé publique survenues sur cette petite île des Antilles françaises, suite à des problèmes récurrents liés à l’approvisionnement en eau potable. D’abord, en 1991, une canalisation sous-marine a été installée pour transporter l’eau depuis la Guadeloupe continentale, mais les travaux ont été entachés par l’assassinat du maire de l’île, Max Mathurin, qui refusait de signer la réception des travaux en raison de conflits d’intérêts.

Les complications ont continué avec des ruptures de cette canalisation en 1995, 1997 et 1999, provoquant des épidémies de douleurs abdominales et des problèmes de peau, dues à des eaux contaminées et mal gérées. La situation a été exacerbée par des réparations insuffisantes et des négligences dans l’entretien des infrastructures, notamment le Château d’Eau jamais nettoyé depuis sa construction en 1974. Les autorités ont longtemps nié les problèmes, attribuant les maladies à une « psychose collective », jusqu’à ce que des actions judiciaires et une enquête plus poussée révèlent l’ampleur des défaillances en matière de santé publique et de gestion de l’eau.

En 1995, après le passage du cyclone Luis, la Désirade a été coupée de son approvisionnement en eau potable provenant de la Guadeloupe par une canalisation sous-marine. Des réparations urgentes ont été réalisées, mais se sont avérées provisoires, avec des ruptures récurrentes en 1997 et 1999. Chaque intervention a laissé des traces dans la qualité de l’eau, et les habitants ont dû faire face à une vague de gastro-entérites et de douleurs abdominales immédiatement après que l’eau a été rétablie.

La situation actuelle en Guadeloupe soulève des questions inquiétantes. Comme à la Désirade, la remise en service rapide de l’eau après une interruption peut entrainer des risques sanitaires si les protocoles de sécurité et de purification ne sont pas scrupuleusement suivis. Les réparations faites sur le réseau guadeloupéen seront-elles suffisantes pour garantir la sécurité de l’eau, ou les résidents doivent-ils se préparer à des conséquences similaires à celles de la Désirade?

L’ingénieur Divisionnaire des Travaux Ruraux et du Service de l’Equipement Rural et de l’Hydraulique a signé le rapport sur la réparation de 1995 à la Désirade, documentant les réparations et les procédures suivies. Cependant, malgré la purge et la désinfection de la canalisation sous-marine, les problèmes subséquents de santé publique ont été inquiétants. Aucun cas similaire ne doit se reproduire, surtout à une échelle aussi large que celle de la Guadeloupe.

Tragédie à la Désirade : épidémie, assassinats et conflits de pouvoir sur une Île Guadeloupéenne

Les mystérieuses tragédies survenues à la Désirade entre 1995 et 1999 témoignent des conséquences graves d’un conflit sanitaire et politique profond. L’épidémie de douleurs abdominales, incluant de nombreuses appendicites aiguës, et les problèmes cutanés ont frappé 80% de la population de cette petite île, liés directement à la consommation de l’eau distribuée par la Générale des Eaux, filiale de VIVENDI. Les implications de cette crise dépassent les simples statistiques médicales, touchant le cœur même de la communauté par des actes de violence alarmants.

En effet, cette période sombre a été marquée par deux assassinats et une tentative d’assassinat contre des figures clés qui ont tenté de dénoncer ou de gérer la crise. En 1991, Max Mathurin, le maire de l’île, fut tué dans des circonstances suspectes, suivi par le meurtre en 1999 du Professeur Camille Berchel, un éminent pédiatre. En 1996, le Dr Jean-Marie Le Cabellec, médecin de l’île, survit de justesse à une tentative d’assassinat qui mit fin à sa carrière. Ces événements tragiques suggèrent une volonté de réprimer toute opposition ou critique contre les puissances en place, à savoir les multinationales et certains segments du pouvoir politique.

Le site créé par l’association SOS-Santé Désirade et les médecins impliqués vise à documenter et exposer ces injustices, soulignant le désespoir d’une population abandonnée à son sort, confrontée à l’alliance redoutable entre le pouvoir économique et politique. Ces révélations ont non seulement attiré l’attention sur le drame de la Désirade mais ont aussi exposé les risques que les intérêts corporatifs et gouvernementaux peuvent poser à la santé publique.

Explosion des cas de cancer de la prostate aux Antilles: une nouvelle étude tire la sonnette d’alarme

Une récente étude réalisée par le Dr Hugo Crespin, éminent urologue du CHRU de Tours, révèle une hausse alarmante des cas de cancer de la prostate en Guadeloupe et en Martinique, avec des augmentations respectives de +104% et +73% observées. Publiée le 22 janvier 2024, cette recherche souligne la prévalence croissante de cette maladie dans les Antilles françaises, classant le cancer de la prostate comme le plus fréquent parmi les cancers chez les hommes et la troisième cause de décès par cancer en France.

L’étude démontre également une surmortalité notable dans certaines régions, dont les DROM, suggérant que des facteurs environnementaux ou des disparités dans l’accès aux soins pourraient influencer ces statistiques inquiétantes. Cette étude pionnière met en lumière la nécessité urgente de renforcer les stratégies de prévention et d’améliorer les traitements disponibles, en particulier dans les régions à haut risque.

Crise de l’eau en Guadeloupe: un appel urgent à renforcer la sécurité et la transparence des infrastructures

La récente crise de Guadeloupe, en plus de démontrer la vulnérabilité des infrastructures, met en lumière un besoin urgent de transparence et d’amélioration des protocoles de gestion des urgences. La population est en droit d’attendre une eau non seulement accessible mais surtout potable et saine.

Les autorités sanitaires et les compagnies d’eau doivent prendre des mesures immédiates pour assurer que les leçons du passé ont été apprises, en évitant la répétition des erreurs qui ont coûté cher à la santé des habitants de la Désirade. Face au sabotage, la Guadeloupe se trouve à un carrefour critique : renforcer la sécurité et la fiabilité de son réseau d’eau ou risquer de revivre les ombres du passé.

Dans nos régions où l’eau est une ressource aussi précieuse que vulnérable, chaque goutte compte et chaque action a des répercussions profondes. La confiance dans les infrastructures d’eau est cruciale, non seulement pour la santé quotidienne mais aussi pour la sécurité de toute une région face aux catastrophes naturelles et aux actes de sabotage.

Jean-Yves FRIXON

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