Le président de Région Ary Chalus a été reconnu coupable ce mardi 20 mai 2025, par la cour d’appel de Basse-Terre, pour abus de confiance et dépassement du plafond de dépenses électorales lors de la campagne régionale de 2015. Il écope de deux ans d’inéligibilité, de prison avec sursis, et de 25 000 € d’amende. Malgré tout, il conserve son fauteuil à la tête de la Région Guadeloupe
Une condamnation confirmée
La justice a tranché. La cour d’appel a confirmé, voire durci, le verdict prononcé en première instance : deux ans de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité (sans exécution provisoire), trois ans d’interdiction de présider une association, et une amende de plus de 25 000 €. Ary Chalus est donc reconnu coupable d’abus de confiance et de manquements graves aux règles de financement électoral.
Pourvoi en cassation : une riposte juridique immédiate
Mais cette condamnation ne sera pas appliquée tout de suite. Car Ary Chalus a aussitôt annoncé son intention de se pourvoir en cassation, une procédure qui suspend l’exécution de la peine. Résultat : le président reste en fonction et entend poursuivre son mandat à la tête de l’exécutif régional.
« Je prends acte. Avec mes conseils, nous irons en cassation. Le travail pour les Guadeloupéens continue », a-t-il déclaré avec assurance.
Une affaire vieille de près de 10 ans
Tout remonte à un signalement anonyme en 2016, après l’élection d’Ary Chalus à la présidence de la Région. Selon l’enquête, les dépenses de campagne officiellement déclarées (160 000 €) auraient été largement dépassées par un compte officieux de 170 000 €. Des factures suspectes, des flux financiers opaques, et l’implication de l’association Alliance Baie-Mahaultienne ont alimenté les soupçons.
Chalus a toujours nié avoir eu connaissance de ce second financement, rejetant la responsabilité sur son entourage.
Quelles conséquences politiques ?
Officiellement, Ary Chalus n’est pas encore écarté du pouvoir. Mais ce jugement jette une ombre sur la fin de son mandat et sur ses ambitions futures. En coulisse, ses opposants affûtent déjà leurs armes.
Le sénateur Victorin Lurel, rival politique historique, n’a pas tardé à saluer la décision de justice, se disant « satisfait de l’arrêt ».
Une fin de mandat sous haute tension ?
Si le pourvoi en cassation n’est pas examiné avant 2026, Ary Chalus pourrait théoriquement achever son mandat. Mais son autorité politique et morale sort affaiblie de cette séquence judiciaire, et la pression ne fera que monter à l’approche des prochaines élections.
Le verdict est tombé. La bataille judiciaire continue. Mais la confiance politique, elle, est durablement ébranlée.