Pointe-à-Pitre, 20 mai 2025 – Le couperet est tombé ce mardi matin. Le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a reconnu Éric Koury, ancien dirigeant d’Air Antilles, coupable d’escroquerie et de travail dissimulé. Absents à l’audience, l’homme d’affaires et ses avocats n’ont pas souhaité faire de commentaires immédiats, bien qu’un appel soit envisagé.
La sanction est lourde : 18 mois de prison avec sursis probatoire, 100 000 euros d’amende, interdiction de gérer une entreprise pendant trois ans et exclusion des marchés publics pendant cinq ans. Le jugement sera également publié sur le site officiel du ministère du Travail, marquant symboliquement la gravité des faits reprochés.
Un préjudice massif pour l’État et l’Urssaf
Au cœur du dossier : des fraudes massives aux aides d’urgence mises en place par l’État durant la crise du Covid-19. Entre mars 2020 et septembre 2021, Éric Koury aurait déclaré au chômage partiel des salariés qui ne travaillaient plus au sein du groupe CAIRE (comprenant Air Antilles et Air Guyane), tout en augmentant fictivement les heures de travail d’autres employés. Ces pratiques, réparties sur la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, ont généré un préjudice estimé à plus de 3,2 millions d’euros pour l’État.
Parallèlement, l’ancien patron aurait également minoré les heures figurant sur les bulletins de salaire de plusieurs cadres et non-cadres, causant ainsi un manque à gagner de plus d’1,2 million d’euros pour l’Urssaf.
Des faits contestés par la défense
Tout au long de la procédure, Éric Koury a nié les accusations portées contre lui. En mars dernier, lors de l’audience au fond, ses avocats ont plaidé la bonne foi de leur client et dénoncé des erreurs d’interprétation liées à la gestion complexe d’un groupe aérien en pleine tempête sanitaire.
Et après ?
L’affaire n’est peut-être pas terminée. L’un de ses avocats a évoqué la possibilité d’un appel, laissant la porte ouverte à un nouveau round judiciaire. Par ailleurs, la question des dommages et intérêts sera traitée ultérieurement par la justice.